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Le dîner conférence du 15 décembre 2018 au Château de Castelneau

 

 

Pour célébrer dignement la fin de l'année 2018 et le passage à l'an nouveau il a été convenu que le Cercle y consacrerait une demi-journée festive. Le programme prévu était un déjeuner au château de Castelneau dans l'Entre-Deux Mers, (commune de Sain Léon) tout près de l'abbaye de La Sauve. Les membres du Cercle ont répondu largement à cette proposition.

Cet endroit a été choisi en raison de sa forte connotation maritime. En effet le château est depuis des siècles le berceau d'une famille riche de ses attaches maritimes, les Roquefeuil. Au départ, Place des Quinconces, un autocar nous attend vers 10 heures du matin pour un trajet d'une trentaine de kilomètres en rive droite sur les pittoresques plateaux de l'Entre-deux-mers.

Les uns sont venus avec leur propre voiture, les autres dans un autocar loué par le cercle : un peu plus d'une heure de trajet sur les petites routes de l'entre-deux-mers. Nous atteignons le château vers 11 h 30, bel édifice, de noble apparence. Le maître des lieux nous attend, il ne nous lâchera pas.

 

 Connu aussi sous le nom de Chateauneuf. Le château de Castelneau est un des vestiges du passé historique de l'Entre-deux-mers. Il est construit sur le plan traditionnel des maisons fortes de la région. Le corps du logis principal du XVe siècle est flanqué de deux grosses tours rondes. Il donne sur une cour intérieure carrée construite autour du puits, close de mur et fermée par deux petites tours, dans une version massive et rustique. Son élégance réside dans sa simplicité extérieure, ce qui n'exclut pas le raffinement d'une porte et de fenêtres Renaissance donnant sur l'intérieur. On y produit des vins équilibrés. Les blancs secs vinifiés et vieillis en barriques ont un parfum complexe et suave en vieillissant, les vins rouges cultivés sur le même sol argilo-calcaire que Saint-Emilion « s'arrondissent » dès la deuxième année. Enfin le Clairet, vin rouge plus souple aux cuvaisons plus courtes est vinifié dans l'esprit du fameux « Claret » des anglais qui fit la réputation des Bordeaux rouges d'avant la Révolution.

 

Les premiers seigneurs de Castelneau seraient de la famille de Montferrand. Les Montferrand étaient de très puissants féodaux de l'Entre-deux-Mers. Leurs différentes seigneuries allaient depuis la pointe de l'interfluve entre Dordogne et Garonne, (Saint-Louis de Montferrand, et Bassens, d'où il était. Ils maitrisaient le fleuve depuis leur château de Langoiran. Par mariage le domaine rentre dans les mains de la famille de Ségur, avec les seigneuries de Blésignac et de Pressac, puis il sera l'apanage de la famille de Gaufreteau. Ils transforment l'enceinte fortifiée en maison d'habitation. Les toits-terrasses des tours sont couverts de toitures en poivrière et le bâtiment central est recouvert sur une charpente en carène de vaisseau renversé de tuiles plates. La dernière Gaufreteau meurt de mort naturelle durant la Révolution et sera enterrée devant le maître-autel de l'église de Saint Léon. Castelneau est alors mis à sac, puis incendié. Y perd alors ses hautes toitures en tuiles plates. Les héritiers Gaufreteau ne souhaitent pas reprendre ce domaine en ruines. Celui -ci sera vendu en deux lots. Ma famille maternelle s'installe dans la partie sud et la partie nord sera habitée par la famille Ferchaud et ses descendants. Avant de se faire des procès, ces deux familles s'entendent pour reconstruire de nouvelles charpentes. Ce seront des charpentes à ferme, surbaissées et elles sont recouvertes de tuiles-canal. En 1888, mon trisaïeul maternel Alfred Seignouret rachète au colonel Yvart, (descendant Ferchaud ), l'autre partie du château. Son frère Albert, ingénieur agronome, déjà propriétaire du château de Tartuguière dans le Médoc, l'incite à planter, pour résoudre le problème du phylloxéra, les plants locaux français sur des porte-greffes américains. Ce sera la méthode qui permettra au vignoble bordelais de survivre à l'invasion de l'insecte. Castelneau possède encore 78 ares de ces vignes de sémillon qui n'ont jamais été arrachées depuis. Nous produisons depuis 1988 une cuvée spéciale, avec ces purs sémillons entièrement fermentés et élevés en barrique. Le millésime 1996 s'est vu décerner deux médailles d'Or, l'une au Concours de Bordeaux, l'autre au Concours Général agricole de Paris. Nous avons repris ce domaine avec mon épouse en 1988 ».

 

Loïc de Roquefeuil

 







Dès l'accueil une visite des chais avec dégustation des vins de la propriété.
 

 

 

Comme c'est maintenant l'usage dans les manifestations du Cercle nous étions accompagnés de nombreuses dames qui ont autant apprécié le site du château que le programme qui nous était proposé.

Le repas nous a été servi dans l'orangerie, mise en état pour recevoir ce genre de public. Le temps maussade (mais de saison) ne nous a pas permis d'apprécier le paysage, de vignes et de bois, mais l'ambiance festive a permis de créer une convivialité fort sympathique. A la fin du repas, enfin, une conférence sur le thème du Tour du monde accompli par la frégate appartenant à Balguerie junior « Le Bordelais » de 1816 à 1819 sous le commandant de Camille de Roquefeuil, ancêtre du maître des lieux.

Cette conférence nous a été donnée par un excellent connaisseur des îles Marquises, monsieur Philippe qui a séjourné assez longtemps sur place. Il avait été convenu que le sujet de la présentation serait focalisé sur le récit de l'exploration des îles Marquises, de décembre 1817 à fin février 1818, il y a très précisément 200 ans. Très différentes des iles de la Société, les Marquises ont un relief plus abrupt et sauvage. Camille de Roquefeuil avait été impressionné par la douceur des indigènes et la beauté de leurs femmes. Il en avait ramené un très gros chargement de bois de Santal. Notre conférencier nous a présenté assez de diapositives pour confirmer l'originalité du paysage et la beauté des indigènes. En revanche il n'a pas ramené de bois de Santal.

Après cet après-midi bien apprécié, le retour s'est fait sans incidents avec quelques provisions de liquides que Loïc de Roquefeuil avait pris la précaution de proposer à quelques-uns d'entre nous.

En conclusion : une journée sympathique à renouveler à l'occasion

CERCLE DE LA MARINE DE BORDEAUX 8, PLACE DES QUINCONCES 33000 BORDEAUX